Antares

Publié le par Lectaritude et zôtres critures

 

 

« Antares »

Auteur : Leo 

Dessinateur : Leo 

Genre : Science-fiction 

Année : Avril 2007

Edition : Dargaud

Avis : ŸŸŸŸŸ

 

 

Nouveau volume dans cette magnifique série des mondes d’Aldebaran de Leo, qui marque l’ouverture du troisième cycle « Antares » et la découverte d’une nouvelle planète.
 
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, un bref résumé.
 
« Les mondes d’Aldebaran » est le titre générique d’une série de BD construite sur plusieurs cycles : « Aldebaran » puis « Betelgeuse »qui comportent chacun 5 tomes et « Antares » enfin, avec ce premier album.

  

Leo travaille seul sur la série et assure dessins et scénarii. Elle  débute avec un premier tome en 1994 suivis de 4 autres qui forment le premier cycle : « Aldebaran ». Il y est question de la planète éponyme colonisée par les terriens, qui se sont installés durablement et ont construit, comme sur terre, des villes, des infrastructures et un système économico-politique. La planète recèle une flore et une faune, étranges et dangereuses. A ce stade c’est une bonne BD d’aventure, bien menée. L’histoire est prenante. On se laisse volontiers absorber par le fil du récit et le dessin original.

 
 
 
 
 
Grand soin est apporté à la mise en couleur, particulièrement sur la représentation des corps et des visages. La lumière est remarquablement rendue, avec des dégradés de couleur, notamment sur les gros plans.
 
 
Les paysages sont beaux. Les animaux étranges et  très originaux, avec des formes singulières mais aussi sur la manière de vivre et le comportement. Leo dote chaque espèce d’un mode de vie, d’agissements propres et d’un niveau de dangerosité et de prédation spécifiques.
 
Au fil des albums cet aspect est d’ailleurs largement accentué par l’auteur qui nous propose des monstres de plus en plus terribles et des animaux de plus en plus étonnants.
 
 
La BD passe de l’aventure à la SF avec l’apparition d’un animal (un animal vraiment ?) disons d’une créature, « la mantrisse » qui vit en mer et dispose de pouvoirs incommensurables. Elle peut prendre diverses formes, peut se multiplier en plusieurs entités (comme un ban de poisson), apparaître sous la forme de constructions géométriques et sophistiquées, …
Elle est à l’origine de multiples phénomènes, improbables sur terre voire totalement surnaturels : mer gelée, boues toxiques, trou en mer, colonne d’eau…

C’est la créature la plus dangereuse de la planète : Au début du premier tome, l’histoire débute par la destruction complète d’un village, provoquant la mort de tous ses habitants.

 

 

Mais elle est aussi capable d’observer et de protéger les humains. Un petit groupe d’élus qui deviennent au fil des albums les personnages centraux de la BD, semblent sous sa protection. Elle leur délivre des petites pilules dont l’absorption permet de favoriser la guérison des blessures bien au-delà d’un simple médicament : plaies qui se referment en quelques secondes, membres ou organes qui repoussent, …  au point même d’allonger la durée de vie de ceux qui en bénéficient jusqu'à … l’immortalité.
 
Bref la mantrisse dynamise ce premier cycle et lui donne son caractère fantastique.
 
Dans le deuxième volet l’histoire se déplace vers Betelgeuse nouvelle planète en cours de colonisation par les terriens. Un petit groupe d’éclaireurs militaires et civils s’y est installé pour étudier la viabilité de la planète.
 
Le vaisseau spatial transportant les premiers colons (quelques milliers) n’a plus donné signe de vie depuis son arrivée dans la périphérie de la planète. Une mission de secours est organisée depuis Aldebaran dont Kim (l’héroïne d’Aldebaran) fait partie. A son arrivée, dans les environs de la planète, la mission retrouve le vaisseau perdu : Un véritable cercueil volant, tous les colons sont morts, sauf deux survivants. La mission de secours débarque sur Betelgeuse dans des conditions rocambolesques
 
Contrairement au premier cycle, Kim et ses amis sont confrontés à un monde sauvage et redoutable, non aménagé par l’homme. Les dangers et les risques sont infinis.
 
Une deuxième mantrisse est au cœur du récit. Le groupe découvre que les deux mantrisses, celle d’aldebaran et celle de Betelgeuse communiquent à quelques milliard de kilomètres de distance …
Le coté fantastique se renforce avec l’introduction d’espèces animales extraordinaires, la plupart monstrueuses. L’auteur introduit aussi les Iums, une espèce « intelligente » qui paraît plutôt bienveillante vis-à-vis des humains. Leurs modes de vie et leurs comportements ne sont pas rationnels. Le groupe décide de les étudier…
 
Coté dessin, Leo poursuit dans la même veine. Il prend le soin de faire vieillir physiquement ses personnages. Kim par exemple, encore adolescente dans le premier cycle est devenue une femme. Les caractères évoluent aussi en maturité. Kim toujours, endosse la pelisse du leader charismatique.
 
Pour les résumés complets de chaque album voir le site : http://www.bdcouvertes.com/aldebaran/index.htm pour Aldebaran
 
Voir aussi sur le site remarquable de Dargaud, les pages consacrées à la série :
 
En ce qui concerne le premier tome de ce troisième cycle, qualifions-le d’album de transition. Il est scindé à deux parties distinctes. D’une part nous suivons Kim de retour sur Terre après l’échec de la colonisation de Betelgeuse qui découvre une notoriété naissante (un reportage a
mis en exergue ses exploits à la télévision), et qui est bien déterminée à oublier un peu le coté aventureux de sa vie. D’autre part nous suivons un groupe de 4 personnes envoyés en éclaireurs sur la planète Antares pour vérifier, encore une fois, la possibilité d’implanter une colonie terrienne. La petite équipe découvre très vite le risque d’un danger mortel et en réfère au commanditaire de
l’expédition. Elle est financée par une firme privée dont la direction est assurée par une sorte
de guide spirituel qui agit dans l’ombre d’une direction officielle et visible. Cette sorte de
« gourou » ambitionne de recréer une humanité différente sur Antares.
 
Bien que prévenue du danger potentiel sur Antares la firme pour de basses raisons financières décide de poursuivre la colonisation. Désireuse de médiatiser au mieux la future expédition qui transportera les premiers colons, la multi nationale décide de solliciter Kim pour y participer pour en maximiser l’effet médiatique …
 
Coté style, Leo poursuit dans un graphisme identique et développe pour Antares un nouveau bestiaire, qui promet beaucoup. L’histoire sur Antares est embryonnaire, la trame principale se déroulant sur terre. L’auteur ménage ses effets et appâte le lecteur sur l’apparition de phénomènes encore plus extraordinaires que dans les épisodes précédents.
 
Ce nouvel opus est donc relativement moyen, probablement lié au statut d’album de transition annonçant un tournant dans l’histoire.

Publié dans Lecta BD

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Tout à fait d'accord ! L'imaginaire est un peu moins poussé.. les personnages évoluent un peu moins.Une bonne lecture néanmoins.Par contre, je n'ai jamais osé lire "TRENT", j'ai comme une sorte de blocage !
Répondre
L
<br /> <br /> Pareil sur TRENT, même blocage !!<br /> <br /> <br /> *sourit*<br /> <br /> <br /> <br />
H
Un bel article pour une chouette série. J'ai mis du temps à apprécier les dessins (des fois je suis assez coincée), puis hop là, ça a été l'immersion totale.J'ai parfois (souvent) des difficultés avec la SF. En bd, si y'a deux séries qui m'ont ravies, ce serait celle-ci, et l'incontournable "source et la sonde" de Bourgeon/Lacroix.Dans les deux séries, les auteurs se sont donné du mal pour inventer de nouveaux éléments (aussi bien du côté de la faune, que du côté architectural). Si bien que le depaysement est total, pour notre régal !Je prie juste pour que la série ne s'épuise pas... 3 cycles, déjà...j'espère que leo ne tombera pas dans le piège des séries à rallonge.
Répondre
L
<br /> Leo est aussi l’auteur d’une autre série, Kenya, scénarisée par Rodolphe.<br /> Dans un contexte différent (Afrique, phénomènes extra terrestres), les auteurs nous propose une histoire bien ficelée, un tout petit peu plus convenue que les mondes d’Aldebaran, toujours avec des<br /> créatures moins étranges que préhistorique. <br /> Moins bon, mais pas mal quand même.<br /> Un cycle complet est déjà achevé !<br /> <br /> <br /> <br />