1Q84

Publié le par Lectaritude et zôtres critures

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« 1Q84 Livre 1, 2 et 3»

Haruki Murakami

Japon

Roman

Belfond

2011,2012

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Aomamé découvre un beau matin que le monde dans lequel elle évolue diffère subtilement de celui qui était le sien la veille encore. Des détails insignifiants attire son attention comme l’uniforme et l’équipement de la police qui ont changé sans qu’elle ne l’ait noté. Très rapidement, cette nouvelle réalité s’ancre tangiblement : des évènements historiques universellement connus pour tout un chacun, ne lui évoquent rien, et puis, à la nuit tombée, une deuxième lune plus petite et plus sombre que l’autre, nimbe l’horizon d’un halo verdâtre.

 

Aomamé évolue dans un monde parallèle, qu’elle nomme 1Q84, parce qu’elle a quitté le sien le matin même en 1984. Le Q trouve sa source dans les innombrables Questions qui l’assaillent.

 

Autant le dire, ce roman fleuve, en trois volets, ne m’a pas autant enthousiasmé que ceux précédemment lus, et dont vous trouverez les appréciations parfois apologiques ici, et encore , et puis aussi ici.

 

1Q84 à n’en pas douter, est bien un Murakami, la déception ne se situe pas là. On y retrouve en partie l’univers étrange de l’auteur, une histoire aux confins du fantastique, l’effroyable solitude de ses personnages - une constante chez l’auteur qui dépeint une humanité solitaire et mélancolique dans tous ses romans -, le subtil mélange entre onirisme et réalisme, le possible et l’invraisemblable , … tous les ingrédients du « Murakamisme » sont présents, mais tous avec une intensité amoindrie.

 

Et cette poésie délicieuse, si singulière, si subtile, tirée d’un imaginaire exubérant, qui fait le sel de ses romans, … qu’en est-il ? me direz-vous. Et c’est peut-être là, que la déception devient paroxystique. Exit la poésie, un roman incommensurablement plus prosaïque que les précédents.

 

En outre, le récit est plus linéaire et moins fouillé. Les fils multiples, les histoires dans l’histoire, les digressions, … dont l’auteur nous régale habituellement, sont quasi absents. Et que dire de la longueur sans égal de l’ouvrage, en trois volumes, qui conduit à un récit dilué, avec nombre de passages superflus qui émoussent l’intérêt du lecteur. Murakami est connu aussi pour la précision de ses descriptions du quotidien, qui tranche souvent avec l’onirisme de ses récits, et ce n’est pas là, le moindre de ses paradoxes. Dans 1Q84 il s’y abandonne indubitablement !

 

L’histoire met en scène deux personnages principaux. Elle est conçue comme un ovale. Une origine et une fin identique pour les deux personnages, mais deux itinéraires parallèles, très éloignés, qui ne se croisent jamais. Deux romans en un, rythmé par une alternance métronomique de chapitres. Une troisième voix dans le dernier volume amène un éclairage différent mais qui apporte peu, si ce n’est des répétitions superflues qui ajoutent encore à l’impression de longueur.

 

Murakami qui aime référencer ses romans, ne déroge pas. 1Q84 « homage » Lewis Carol, de l’autre coté du miroir, et le 1984 d’Orwell.

 

1Q84 est finalement un roman plus banal, infiniment moins poétique que les autres, même si on retrouve en partie l’univers et les thèmes chers à l’auteur.

 

Bien que je ne puisse m’enorgueillir de connaitre l’intégralité de l’œuvre, je relève toutefois quelques nouveautés sur les thèmes abordés par rapport à ceux déjà lus : L’usage du roman dans le roman comme moteur d’interaction entre le rêve et la réalité, des thématiques inédites comme la violence faite aux femmes, la maltraitance des enfants, les affres du romanciers, les sectes et le fanatisme,...

 

En Synthèse, je ne sais que dire. Ce n’est pas un mauvais roman, qui sera d’autant plus apprécié que vous n’aurez pas déjà lu les autres ouvrages de l’auteur, mais que j’ai eu du mal à finir, et ca, c’est un signe …

 

Publié dans Romans étrangers

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