Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates.

Publié le par Lectaritude et zôtres critures

Le cercle littéraire

 

 

« Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates »

Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

USA

Roman

NIL

2009

«««««

 

 

 

 

 

 

Quatre mois sans le moindre ouvrage ... Pfff chienne de vie.

 

Ce livre avait donc été négligemment abandonné sur un chevet après en avoir lu quelques paragraphes ... En panne de temps ...

 

Ça finit par manquer, alors deux allers retours sur Air France et un samedi après midi pluvieux ont eu raison de ces quelques 400 pages.

Et mon dieu, quel plaisir !

 

Je l’achève nimbé d'une douce mélancolie.

 

Mélancolie de quitter un univers familier tant il est aisé de se projeter au sein de la petite communauté qui est le centre du récit ; Mélancolie encore de cette histoire, on ne peut plus touchante, qui vous fait sourire, souvent, et vous tire quelques larmes, parfois.

 

Roman épistolaire, dont l'action se situe au soir de la deuxième guerre, « le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates » narre les tribulations de Juliet, jeune écrivain londonienne qui rentre en contact avec une communauté de Guernesey, dans les îles Anglo-Normandes. Quelques énergumènes délicieusement excentriques y ont créé un cercle littéraire pour tromper l'occupant allemand.

 

Ce roman d'un abord léger et drôle, monte en puissance au fil des pages pour finalement s'ancrer dans le registre de l'émotion, mais sans se départir d'un ton badin, le secret de la magie de l'ouvrage.

 

Les personnages, drôles et touchants sont au cœur du récit. L’attachement du lecteur en gradation régulière….

 

Juliet en premier lieu, puisque l'histoire s'articule autour d'elle. De réminiscences en souvenirs, de dialogues rapportés en tranche de vie, on bourlingue de son enfance à son quotidien, on partage ses émotions, ses engouements, ... Particulièrement fraîche Juliet est dans l'impertinence et dans la profondeur, une opposition.

 

Le livre se construit beaucoup sur des oppositions de personnages, de situations.

 

Ancienne libraire, Juliet s'est fait connaître par la publication d'une biographie d'Anne Brönte et par la signature d'une chronique décalée dans le Londres de la guerre.

 

De la tamise sous les V2 aux souvenirs de Ravensbrück, de la cruauté nazi aux pique-niques pastoraux, des cercles londoniens précieux à la rusticité des paysans de l’ile, la narration nous offre un panel large de situation et d'émotions diverses, du rire aux larmes, porté par un style simple et sans fioritures, mais plaisant et accrocheur.

 

Extraits

 

Dans la bouche de Juliet Libraire … d’une véracité infinie

 

« Je trouvais incroyable à l’époque – et encore aujourd’hui – qu’une si grande partie de la clientèle qui traîne dans les librairies ne sache pas vraiment ce qu’elle cherche, mais vienne juste jeter un œil aux étagères avec l’espoir de tomber sur un livre qui répondra à son attente. Puis, quand ils sont asse futés pour ne pas croire au baratin de l’éditeur, ils vous posent les fameuses trois questions :  1. De quoi ça parle ? 2. Vous l’avez lu ? 3. C’est bien ?

Les vendeurs bibliophile pur jus, …/… ,sont incapables de mentir. Nos visages nous trahissent immédiatement. Un sourcil arqué ou un coin de lèvre relevé suffit à trahir le livre honteux, et incite les clients futés à demander autre chose. Nous les conduisons alors e force vers un opus précis que nous leur donnons à lire. S’il leur déplaît ils ne reviendront jamais ; Mais, s’ils l’apprécient, ils seront clients à vie. »

 

Dans la bouche de Juliet, écrivain en représentation dans un cercle, à propos d’un éditeur …

 

« Et comme tous les américains il est grand et possède un de ces sourires redoutables, plein de dents étincelantes et de bonne humeur, sans toutefois être cordial. Il est plutôt intimidant et habitué à donner des ordres aux gens – bien qu’il le fasse si naturellement qu’ils ne le remarquent même pas. Il a tendance à confondre son opinion avec la vérité mais ne se montre pas d’une insistance désagréable. Il est trop sûr d’avoir raison pour se donner la peine d’être discourtois. »

 

Publié dans Romans étrangers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> J'ai adoré. C'est beau et touchant, un régal!<br />
Répondre