Ciné printemps 2012

Publié le par Lectaritude et zôtres critures

Le prénomCe « Prénom » là est sans conteste le meilleur film vu depuis un moment. Il n’est pas sans rappeler un certain « Cuisine et Dépendances » dont il reprend les ressorts. Issu d’une pièce de théâtre, ce quasi huis clos distille des dialogues ciselés et savoureux, d’une grande finesse. Le jeu d’une péliade de très bons acteurs est jubilatoire, drôle et décapant.

 

… ‘fin bref, un « must see » sans aucun doute. Au demeurant, le film semble bénéficier d’un bon bouche à oreille qui remplit les salles.

 

Dans un autre style, le blockbuster du moment, « Avengers », qui Avengersrépond à tous les canons du genre, m’a pourtant laissé de glace. C’est gentillet, entendez que le scénario sollicite assez peu l’esprit. Le film adopte un ton résolument décalé qui hésite entre l’action et la comédie. Mélange des genres pas vraiment réussi sur le plan scénaristique, qui ne colle pas avec le « Marvel Spirit ». La 3D n’apporte absolument rien, si ce n’est la gêne occasionnée par ces « %*#@# » de lunettes. Super quand on a, soi-même, des lunettes de vue…

 

Un peu plus tôt dans la saison des pluies – dont je m’accordes à penser qu’elle fait la fortune des lumino-thérapeutes, j’espère au moins que les professionnels du cinéma, et le monde agricole, profitent à plein de la météorologie de ce printemps là, qui, en ce qui concerne le citoyen lambda, dont je suis, mine un moral déjà bien exsangue par ces temps de dettes étatiques et d’élections dont le choix se résume à la peste et au choléra - … bref ...

 

MarsupilamiUn peu plus tôt donc, j’avais visionné la dernière couillonnade - le mot est bienveillant sous ma plume - du sieur Chabat, qui s’empare de l’œuvre « Franquinesque » pour mettre en scène les gesticulations coutumières de l’incontournable Jamel, et des siennes au passage. Comme pour son « Asterix », il détourne l’esprit, même s’il respecte le personnage, pour nous faire des « nulleries » nouvelles, qui, à l’instar du « Beaujolais Nouveau » suscitent l’interrogation d’avant sortie - Banane ou fruits rouges cette fois ? – « Nulleries » nouvelles, qui pour être savoureuses et « moultement » référencées, as usual, n’en demeurent pas moins légèrement récurrentes, entendez « déjà vues ». Le « récurramment » légères marcherait aussi.

 

Le problème, je crois, c’est, qu’en ce qui me concerne, ma DLUO personnelle étant depuis longtemps dépassée («Date Limite d’Utilisation Optimale », pour les ignares, plus connue aussi sous la dénomination de « date de péremption »), ca ne me fait plus rire, à peine sourire. Il semblerait que « S., la chair de ma chair » se rapproche fatalement de la vérité … je matures tendance « vieux con ».

 

A ce stade de cette misérable chronique, je sens mon lecteur, légèrement dubitatif, qu’une pensée à peine ébauchée affleure, pensée qui pourrait être formulée ainsi « mais il aime rien ce con !».

VIEUX ... con, merci.

 

Si, lecteur ! J’aime.

 

Ce Prénom sus mentionnée par exemple. Ces pages que je scribouille depuis quelques années par ailleurs sont remplies de mes émerveillements et de mes enthousiasmes. On ne peut donc me faire ce mauvais procès. Mais, je constate que l’exigence est une fonction proportionnelle de la durée de vie et de l’expérience, et que mon coté bon public s’atténue inexorablement. L’apanage de l’âge. Mais, point de sévérité dans mes propos, juste un point de vue que j’affirme objectif depuis ma gamelle, c'est-à-dire, sans doute subjectif depuis la vôtre. Vieux débat, que je n’ouvrirai pas ici, ce n’est pas l’but !

Poursuivons et cessons de digresser …

 

Les infidèlesJ’ai vu aussi ces « Infidèles » dont l’affiche fut tant décriée sur la Canebiere crois-je me rappeler. Le marseillais se revendique du puritanisme ? c’est nouveau.

 

Passons …

 

Dujardin tout auréolé de ses performances dans « The Artist » produit ce film à sketches dont il a eu l’idée et dont il signe une partie de la réalisation et de l’écriture avec son pote Lellouche, en s’adjoignant les services de quelques autres, dont l’insupportable mais néanmoins brillant : Nicolas Bedos. Au final, un film très inégal, avec des perles et des merdes. Rien d’inoubliable, mais quelques bonnes tranches de rigolade quand le sketches ne se prend pas au sérieux et quand il exploite le levier de la dérision voir du sarcasme, et d’un ennui mortel quand il s’inscrit dans une fibre dramatique légèrement moralisatrice.

 

ChronicleJ’ai vu aussi « Chronicle ». Je vais être lapidaire … un navet divertissant, appréciez ce quasi oxymore. Un navet qui surfe sur le même thème que le légendaire « Carrie » avec l’inoubliable Sissy Spacek, le coté « Navet » (parce qu’infiniment moins bien), mais qui, bien fait, arrive nonobstant à vous faire passer deux heures qui n’empruntent pas forcément à l’ennui , le coté « divertissant ».

 

J’ai vu aussi « La vérité si je mens 3 ». Je ne suis pas super super amateur du cycle, pourtant grand fan de certains acteurs comme Garcia ou Solo. J’avais consenti au visionnage, après avoir voir vu plusieurs fois l’équipe vanter les mérites du film, au gré des « talks shows » de deuxième partie de soirée, arguant que les mécanismes du scénario et les La vérité si je mens 3fils de la comédie s’appuyaient un peu moins que dans les précédents sur l’humour façon « sentier », que je goute assez peu, mais sur une écriture construite. En bref, il ont essayé de nous faire avaler que le scénario était très écrit.

 

Pour ceux qui sont passé au travers des mailles du filet, en salle, économisez vos 19,50 € et n’achetez pas le DVD, l’équipe précédemment citée, quoique talentueuse, s’inscrit pourtant dans le mensonge. Le film est lénifiant, ne sollicitant que très légèrement le zygomatique, mais surtout, d’un ennui mortel.

 

J’ai vu aussi le deuxième volet de Sherlock Holmes (Jeu d’ombres) avec le toujours excellentissime Robert Downey Jr., et le non moins intéressant Jude Law.

 

Pas de souci, le film tient ses promesse. Très bon, peut être mêmeSherlock 2 meilleur que le premier, moins trivial, plus fouillé. Mais …

 

… parce qu’il y a un mais ? …

 

… Et oui il y a un mais, que je formulerai ainsi : La magie particulière du premier volet n’opère plus. L’effet de surprise est passé. Rien de neuf sous le soleil.

 

Pour m’être maintes fois exprimé sur le sujet, vous savez sans doute ce que je pense de ceux qui tirent la ficelle du profit. Je plébiscite la création artistique et la novation. Je m’inscris moins dans la posture mercantile de la production cinématographique. En même temps je ne suis pas assez con pour ne pas comprendre que le cinéma d’auteur se nourrit aussi des blockbusters, tout comme dans un autre domaine, il faut des Goldman pour faire émerger des Camille.

 

Cette objection, de pure forme, ne m’empêchera pas, pour faire taire ceux qui pensent que je n’aime rien, de recommander sans arrière pansée ce film, fort bien fait et fort divertissant.

 

MilleniumbisEnfin j’ai vu Millenium. Celui avec Daniel Craig. J’avais vu un autre Millenium, il n’y a pas si longtemps, avec un autre acteur. « Bon ils ont changé l’acteur » me dis-je avant d’aller savourer ce deuxième volet.

 

Que Nenni, ce n’est pas le deuxième volet, c’est un remake du premier. Ca ne sautait pas à la gueule sur les culs bus, mais en même temps, j’ai pas forcement bien creusé.

 

Autant dire que l’on s’en rend compte dans les cinq premières minutes. Et quand on a vu le précédent, quand on a lu le livre, somme toute il n’y a pas si longtemps, et donc qu’on connait chaque rouage du scénario, c’est long, très long …

 

Le film n’est pas mauvais, grand dieu non, mais bon.

Publié dans Lecta ciné

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