Les déferlantes.

Publié le par Lectaritude et zôtres critures







« Les déferlantes »
Claudie Gallay
Roman, février 2008
Editions du Rouergue, collection La Brune

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Quatrième de couverture :

 

« La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

 

Dans ce livre dense en personnages et en rebondissements, Claudie Gallay nous convainc une nouvelle fois de la singularité de son univers romanesque. Les déferlantes est son cinquième roman publié dans la collection La brune, après l'excellent accueil de ses deux derniers, Seule Venise et Dans l'or du temps. »

 

L'histoire se présente comme un récit, celui qu'a entrepris la narratrice à son amour perdu. Comme si elle lui racontait cette phase où, après moult souffrances, désespérances et autres dépressions, la reconstruction se met, contre vents et marées, c'est le cas de le dire, en marche (la résilience ?).

Elle, qui ne donne pas son nom, s'installe à la Hague, un bout de monde essuyé par les vents, les pluies, les tempêtes et les naufrages. Elle partage les lieux, entre le port et le hameau avec une poignée d'habitants. Il aura suffit d'un homme réintégrant une vieille maison du village pour que les secrets effleurent, les légendes émergent, le questionnement s'éveille.

 

C'est avant tout un roman d'atmosphère, lent, au dos rond pour mieux traverser les tempêtes, les tumultes. Au deux tiers du livre, on a l'impression de ne pas avoir progressé, d'avoir marché contre le vent mais sans ennui. La dernière partie dénoue l'écheveau de la trame pourtant épaisse (une grosse corde peu discrète, mais l'important n'est pas là).

 

La galerie de personnages rustres, peu causants, ténébreux, excentriques ou fous, est d'une efficacité à tous nous les faire aimer. Le roman repose sur l'attachement que l'auteur a le talent de susciter pour ses personnages, les nombreux dialogues allègent une lumière un peu sombre.

Hormis l'émotion ressentie, le livre nous donnerait presque l'envie de partir écumer les petits chemins à flan de falaise ou dans les landes malgré les bourrasques et les embruns.

Publié dans Romans français

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